Compte rendu : Jean-Louis Teytaud

Cette réunion animée par M. J. Thomas de RFF  sur la commune de Vaulry pour présenter la maquette 3D du tracé sur Vaulry (dernière commune impactée qui n’avait pas eu cette présentation).

Dans la salle,(environ 50 personnes) beaucoup de Vaulry et de Blond.

le phénomène de coupure (photo RFF)

Déroulement de la réunion :

-Dates clefs du projet : M. Thomas annonce que le projet se déroule normalement, le tracé a été validé par le Ministre des Transports et il est maintenant en phase de pré-enquête publique qui est prévue pour l’automne 2012.

Ce point amène une réaction de Yvan Tricart qui rappelle que le ministre en question a émis de nombreuses réserves dans son courrier adressé aux municipalités dans le cadre de leur consultation administrative sur ce projet, courrier qui demande notamment un approfondissement sur les études d’impact. Bien évidemment, M. Thomas n’a pas la même lecture de ce courrier qu’il juge tout à fait habituel et que, de toutes façons, RFF est en mesure de répondre à toutes études complémentaires.

Par ailleurs, A. Thépin fait remarquer à M. Thomas qu’à la date de démarrage de l’enquête d’utilité publique, il se sera écoulé plus de 5 ans entre la publication du bilan du débat public qui a eu lieu en Janvier 2007 et le démarrage de l’enquête d’utilité correspondante, ce qui est contraire aux textes régissant le déroulement des grands projets. M. Thomas ne voit là aucun problème et que ce cas est tout à fait habituel, il leur suffit à ce moment-là de faire une re-saisine auprès auprès de la CNDP. Yvan Tricart, Alain Bertrand et André Thépin lui font remarquer que pour justifier une telle re-saisine, il faut apporter au projet une modification importante justifiant cette re-saisine et aucune modification du projet ne peut être apportée par RFF et que dans ce cas, la CRI et le Collectif vont entamer une procédure devant les tribunaux administratifs. M. Thomas continue à ne voir là aucun problème…..

-Présentation du tracé sur Vaulry :

Au vu des cartes présentées par M. Thomas, nous comprenons maintenant pourquoi cette présentation a autant tarder pour la commune de Vaulry !!! C’est véritablement le « grand chambardement » comme on disait dans le temps !

Alors, essayons d’énumérer les points les plus marquants :

-à l’entrée sur la commune de Vaulry (du côté Chamborêt), la route départementale D5 est redessinée et coupe une partie des prés de Juniat et passe sous la la LGV.

Raison invoquée par RFF : « c’est à la demande des propriétaires du Moulin de Juniat pour préserver leur étang situé à proximité ». A ce moment-là, je n’ai pas eu le réflexe de lui répondre que cet argument ne tient absolument pas étant donné que la LGV a été éloignée du Moulin depuis longtemps (il était prévu à un moment donné de raser la maison de ce moulin, maison qui est située sur la digue de l’étang, ce à quoi nous avions fait remarquer à RFF qu’ils leur serait difficile de démolir la maison sans démolir l’étang vu son implantation….Après réflexion, ils avaient donc décalé la LGV afin de l’éloigner du moulin et de l’étang.

Non, la véritable raison, c’est que RFF veut faire croiser la LGV et la route D5 à angle droit afin de réduire les coûts (pont ou tunnel plus court dans ce cas).

On va donc détruire un peu plus de parcelles agricoles pour seulement réduire la facture RFF……

-avant d’arriver au village du Petit Puybourreau, la LGV sera dans un déblai de 10/15 mètres de profondeur et de 60 m de large.

-ensuite, nous arrivons au problème de la D38 qui relie directement Vaulry à la RN 147 en passant par la gare de Vaulry et c’est là que les gros problèmes commencent….

Il est en effet prévu que la LGV coupe la D38 actuel au Sud (150 m) du village de la Glayeule), la LGV étant à cet endroit au niveau du sol (ruisseau à proximité). La D38 ne peut donc plus que passer au-dessus de la LGV et en sachant qu’il faut 7.50 m au-dessus de la ligne ferrée, le pont en question devra donc être haut et surtout long, voire très long…..

La conséquence directe, c’est que ce pont sera au-dessus des premières maisons du village de la Glayeule……

Donc RFF a proposé plusieurs solutions alternatives :

-utiliser la voie communale qui traverse le village de Puybourreau-bas pour remplacer la D38 actuelle. Problème : il est dans l’énoncé, il s’agit d’une voie communale donc très étroite…..Indignation des présents !

-tracer une nouvelle D38 qui partirait de la D5 entre les villages de Basbonnaud et du Puybourreau pour ensuite rejoindre le tracé de la voie communale qui relie les deux villages du Puybourreau et de la Glayeule, cette jonction se faisant au niveau des dernières maisons du Puybourreau. Cette nouvelle D38 reprendrait ensuite le tracé actuel de la voie communale qui traverse la village de la Glayeule pour rejoindre la D38 actuelle.

Nombre de personnes ont fait remarquer à RFF que cette voie communale est très étroite et qu’elle ne peut pas supporter le trafic de la D38….

RFF propose alors que cette nouvelle D38 longe la LGV côté Nord après avoir traversé la LGV et qu’ensuite, elle rejoigne la D38 actuelle juste avant les dernières maisons de la Glayeule. Là, les gens ont remarqué à RFF que cette route D38 actuellement en ligne droite se trouvait dans ce cas avec plusieurs virages à angles droits…….

Nouvelle proposition évoquée par RFF : faire emprunter à la D38 le chemin situé juste après les dernières maisons dites « route de la gare » , couper les grandes parcelles agricoles situées le long de cet axe et ensuite rejoindre la D38 actuelle en passant derrière le village de la Glayeule. Gros problème ici : ce tracé détruit une importante zone humide……..

Tout cela pour dire que RFF ne sait toujours pas où faire passer cette D38…….

-dans sa traversée des terres agricoles situées entre Vaulry et le Repaire, la LGV se voit progressivement arriver sur un remblai de 10/12 m de hauteur, ce remblai coupant en deux les parcelles exploitées par le GAEC Brun….

-la LGV arrive ensuite à son intersection avec la D72 qui relie Vaulry à Breuilhaufa, la route légèrement décalée sur la droite vers le Repaire passera sur la LGV.

-les deux chemins de randonnée se trouvant dans ce secteur se verront rétabli pour un ‘en le combinant avec le passage du ruisseau dit « du cimetière » sous la LGV et l’autre, ne sera tout simplement pas rétabli !

-ensuite, la LGv s’attaque aux contreforts des Monts de Blond et, on commence à creuser ! dès son croisement avec la D38, la LGV sera dans un déblai de 25 m de profondeur et de 100 m de large.

-la LGV arrive ensuite sur la voie communale qui relie le Repaire à la D38 (direction Blond), route qui sera déplacée vers le Nord-Ouest. Le côté très bucolique de cette petite route ne semble pas émouvoir RFF…..

-là, la LGV se voit emprunter un viaduc de 90 m de long et de 17 m de hauteur dans la zone dite de « l’étang du repaire », ce viaduc étant prévu pour servir de passage faune.

-le chemin de randonnée situé dans ce secteur de l’étang ne sera pas rétabli ou alors sera redessiné afin de la faire passer sous le viaduc cité précédemment…...

-la LGV arrive ensuite sur le site de la mine de Vaulry : ici, la LGV passe dans un déblai de 17 m de profondeur et de 170 m de largeur (si si, 170 m !). RFF assure avoir tous les éléments concernant la mine et les galerie . Ci joint les remarque de M JC Bayol spécialiste de la mine de Vaulry

Le 29 mars 2012 09:59, Jean-Claude BAGNOL <Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser." target="_blank">Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.> a écrit :

Bonjour,
Je suis fort surpris de la réponse de RFF car en dehors de toi et peut-être de Mmes Puygrenier et Vaugoyaud de Blond, je n'ai parlé à personne des dépilages et des galeries et Mr Thomas, je ne connais pas. De RFF je n'ai eu au tel qu'une personne dont je ne me souviens pas du nom (mais ce peut-être lui) et qui me demandait uniquement si je pouvais recevoir les ingénieurs du BRGM et de GEODERIS puis ceux d'une autre société privée de la région de Lyon, pour que je les accompagne sur le terrain. A RFF je leur avait fait un courrier lors de leur entrevue avec les maires du secteur à Vaulry. Tu trouveras ci dessous mes conclusions. Mais à cette époque je ne parlais pas de dépilages car je n'en avais pas trouvé et je n'en ai toujours pas trouvé mais je suis loin d'avoir tout fini. Cependant il doit bien y en avoir mais sur de petits volumes en suivant les filons sur les travaux les plus récents à moins 60 ou moins 90 mètres (nous ne sommes pas sur une exploitation de grosses masses comme pour le charbon mais sur une exploitation de petits filons irréguliers sauf à Jouhe où il y avait une petite lentille). Les premiers travaux plus superficiels ne font état que de puits et de simples galeries qui ne posent donc aucun risque. Mais s'il y avait des dépillages n'y verraient-ils pas une aubaine pour confiner tous les stériles et les fines ? ATTENTION !
Quant aux galeries, la ligne va forcément passer en travers et au dessus des galeries de la Garde mais c'est du -30, -60 et -90 mètres dans de la roche dure.

Sur les mines de Vaulry, un livre sur la minéralogie et micro minéralogie est en cours. Donc d'autres personnes que moi ont pu donner des infos -nous avons accès aux mêmes sources- mais aussi les ingénieurs du BRGM ont dû rechercher dans leurs archives ?
Je donne deux conférences sur les mines de Vaulry le dimanche 8 avril prochain à Rilhac Rancon à 14h30 et à 16h30 lors de l'exposition de minéralogie.
Salut et à bientôt
Jean-Claude Bayol

Suite du débat

-la route de La Mine-La Garde est déplacée sur la droite dans le sens vers La Garde.

-la maison d’habitation de M. Mme Lavauzelle est détruite ainsi que les bâtiments dits « logements des mineurs » (propriété d’anglais en ce moment). Le sort de la maison dite « du gardien » à l’entrée de la mine est en suspens pour le moment.

-la poudrière de la mine ne devrait pas être détruite……

-le village de la Burgeade est épargné mais la LGV passe à 100 m devant la maison d’habitation et ce, sur un remblai de 5 m environ. Initialement, cette maison habitée par M. Mme Boutet (La Burgeade) devait être sous le tracé et donc détruite).Est-ce la volonté d’épargner cette habitation ou son non-indemnisation qui a motivé ce changement de la part de RFF ?

-avant d’arriver au village du « Gilardeau », la LGV se trouve sur un remblai de 16 m de hauteur et ce village du Gilardeau est détruit…..

-sur une distance de tracé de 10 km, alors qu'il existe un vrai déplacement permanent de faunes entre les Monts de Blond et les Monts d' Ambasac, il y aura seulement 3 passages pour la faune :

-1 au niveau de la forêt de la Vécau (commune de Peyrilhac).

-1 au Repaire (viaduc de Reppaire-Vaulry).

-1 sur la commune de Blond

ce qui est jugé très insuffisant par les présents.

-le chemin de randonnée qui longe la ferme appartenant à M. Vignaud, ne sera pas rétabli.

-selon M. Thomas, les rétablissements agricoles (parcelles devenant inaccessibles ou très difficilement) ne seront qu’après l’enquête d’utilité publique, lorsque l’aménagement foncier sera fait.

-il y aura un passage d’engins agricoles au niveau du Gilardot (peu de précisions sur cet ouvrage…..).

-il y aura un stockage des matériaux en excédent sur les terres du Gilardot (surface, épaisseur,…..non définies par RFF à ce jour). De même, 10 Ha de terres du centre équestre de Rulières pourraient aussi servir à stocker ces matériaux.

Dans le cadre de ce stockage de matériaux, M. Thomas indique qu’il peut y avoir expropriation de l’exploitant dans le cas d’un non-accord à l’amiable….. Charmant non ?

-le village de la Burgeade est alimenté en eau par une source dont l’écoulement sera coupé par la LGV. Ce point sera approfondi par RFF.

-après le Gilardot, la LGV est sur un remblai de 14 m de hauteur.

-la double-voie initialement prévue sur la traversée de la commune de Blond sera positionnée sur la commune de Peyrat-de-Bellac. Raisons confuses…….

Remarques générales :

-le tracé et son aménagement sont fortement critiqués sur la commune de Vaulry par les gens présents (manifestation d’une forte hostilité au projet durant toute la réunion !), l’assistance jugeant beaucoup trop peu nombreux les passages faunes, les rétablissements de chemins et le tracé particulièrement traumatisant pour la campagne de Vaulry….

-selon J. Thomas, la rentabilité de ce barreau limoges-Poitiers se situe à 3,5 %, niveau jugé suffisant pour poursuivre selon RFF mais fortement contesté par Y.Tricart, A. Thépin et A. Bertrand ainsi que par l’assistance dans la mesure où, ainsi que le font remarquer les personnes présentes, ce chiffre de 3,5 % est obtenu en prenant en considération des voyageurs hypothétiques sortis du « chapeau RFF ». Le calcul du nombre de voyageurs est lui aussi fortement contesté ! Yvan Tricart et A. Thépin font remarquer à J. Thomas que le nombre de voyageurs « fournis » par Limoges n’est que de 1,7 million à ce jour et non pas près de 3 millions comme le laisse entendre RFF !

-selon J. Thomas, le coût du projet est revu à la baisse, il ne serait plus que 1,7 Md € à ce jour, cette baisse s’expliquant, selon notre interlocuteur, par l’affinage des coûts des travaux….. Très très forte contestation !

-le problème spécifique à la Creuse et à l’Indre qui risque avec la réalisation de ce barreau Limoges-Poitiers de ne plus disposer de train pour aller vers Paris n’amène aucune réponse notre interlocuteur mais selon lui, ce n’est pas un problème la « Creuse », « ils n’apportent que 22.000 voyageurs pas à ligne actuelle, ce qui est «peanuts  » selon lui ! Les creusois apprécieront…..

- à cela s’ajoute une discussion sur le financement de RFF soulevé par A. Thépin et d’autres personnes de l’assistance. Il ressort de cet échange que de toute façon, c’est le contribuable qui paye et qui paiera si tout ce montage s’avère non rentable. Comme le dit J. Thomas « c’est comme pour les autoroutes », ce qui n’a guère été apprécié par l’assistance.

-il est demandé à J. Thomas de préciser les moyens qui seront mis en œuvre pour réduire la nuisance sonore des trains : « aucun aménagement dans ce sens, seules des plantations d’arbres selon réalisés sur les pentes des remblais et parfois, il y aura des prolongements de talus afin de reporter le bang de sortie ou d’entrée ». Qui disait aux premières réunions à Vaulry que « sur toute la traversée de la commune, des panneaux anti-bruits seraient installés ». Ah, qu’il est loin le temps des promesses……

-les terres isolée de l’autre côté de la ligne et appartenant à la famille Vignaud pourraient être utilisées pour stocker des matériaux en excédents.