Le  27 nov 2015 de Carol Amar

Les banques ont décidé de suspendre les crédits au consortium qui réalise le chantier de la ligne TGV Tours-Bordeaux en raison de l'incertitude économique de ce projet  (Le Parisien 27 nov 2015 de Carol Amar)

NDLR du site  : Alors que ce projet était annoncé largement rentable lors des études menées par RFF, contrairement au projet de la LGV Limoges-Poitiers dénoncé par la cour des Comptes comme non rentable dans les 50 ans même en transférant la quasi totalité des voyageurs de la ligne POLT sur la LGV Limoges-Poitiers, la réalité des chiffres exagérément optimistes toujours mis en avant par RFF a rattrapé le Tours-Bordeaux.

Le projet de ligne TGV entre Tours et Bordeaux est-il mort né ?

Sur le papier, le 2 juillet 2017, les nouvelles rames Euroduplex d'une capacité de trois airbus A 320 (environ 556 places) doivent entrer en service sur cette nouvelle pour mettre Bordeaux à 3 heures au lieu de 4 heures actuellement.

 Mais en fait, ce projet vient de connaître un coup d'arrêt brutal. Les banques créancières du chantier ont décidé de bloquer les crédits en raison des risques financiers qui pèsent sur la pérennité de ce projet . 
En toile de fond, un litige oppose la 
SNCF et le concessionnaire Lisea, qui réunit notamment Vinci et la Caisse des dépôts. Ce projet SEA (Sud Europe Atlantique) bénéficie d'un financement public-privé de 7,8 milliards d'euros pour la fabrication de 302 km de voies. Selon Lisea, pour être rentable et lui assurer un retour sur investissement, il doit être emprunté par au moins 19 allers-retours directs Paris-Bordeaux par jour. Un nombre de rotations qui devrait générer les 250 millions d'euros annuels nécessaires pour atteindre l'équilibre.

Problème pour la SNCF : ce chiffre des 19 rotations est économiquement impossible à tenir. Deux raisons à cela : des trains dont le taux d'occupation ne serait pas satisfaisant et des péages payés à Lisea trop élevés. La SNCF a sorti sa calculette. Avec 19 rotations, la perte d'exploitation serait de 165 millions d’euros.

Après plusieurs mois de discussions et une médiation confiée à l'ancien ministre Jean Auroux, le secrétaire d'État aux Transports, au mois d'octobre Alain Vidalies a retenu le principe de 16,5 allers-retours quotidiens directs à partir de juillet 2017. Mais là, ce sont les banques qui coincent. En attendant, si cette situation persiste, le concessionnaire Lisea pourrait rapidement se retrouver en défaut de paiement. Autant dire que ce projet de TGV pourrait prendre un sérieux retard même si le gouvernement a assuré qu'il était favorable à prolonger la ligne jusqu'à Toulouse.