lgv Limoges-Poitiers : son inscription au Schéma national (SNIT) ne garantit pas sa réalisation dans les délai prévus               ( article du site http://limousin-en-tgv.over-blog.com)

Le Premier Ministre avait demandé l'avis du Conseil économique, social et environnemental sur le projet de SNIT.

Ce dernier vient de rendre un avis, adopté à l'unanimité. Dans celui-ci, il estime que ce Schéma national des infrastructures de transports décidé fin octobre 2011 par le gouvernement et qui doit encore être débattu au Parlement, est "insuffisant" pour combattre les gaz à effet de serre et n'est pas clair sur son financement.

Il préconise de consacrer les budgets disponibles pour régénerer les réseaux disponibles notamment le réseau férré avant d'investir dans de nouvelles infrastructures et de de hiérachiser les projets du Snit dans le temps (à 10, 15 et 30 ans) selon des critères de priorité. "Il faut : consacrer l'argent disponible pour regénérer les réseaux de transport existants, privilégier les infrastructures qui offriront une vraie alternative à la route et à l'aérien, avant d'envisager toute nouvelle LGV, construire des plateformes logistiques multimodales près des voies ferrés comme la nouvelle ligne Lyon-Turin, et garantir l'équilibre territorial", insistent les co-rapporteurs.

Le financement des 245 milliards d'euros inscrits au Snit (105 milliards pour optimiser et régénérer les réseaux existants, 140 pour créer de nouvelles infrastructures de transports), passe par une taxe sur les poids lourds, l'Eurovignette3 et un livret d'épargne spécifique.

L'Agence de financement des infrastructures de transport de France, l'Afitf, ne dispose à ce jour que de deux milliards euros de budget annuel, alimentés par l'Etat. Il lui faudrait 130 années de budget annuel de l'Agence pour financer les projets du Snit", selon Rolland Ries, sénateur-maire de Strasbourg, conseiller transport dans l'équipe de campagne de François Hollande La future taxe poids lourds dont l'entrée en vigueur a été maintes fois repoussée et qui devrait être effective début 2013 sur le réseau routier non concédé, est censée l'alimenter à hauteur de 782 millions d'euros par an. Le CESE préconise donc que l'Etat continue à subvenir au budget de l'Agence au delà de 2013, et de jouer à fond la carte de la directive européenne Eurovignette 3 qui permet aux Etats membres d'intégrer dans la taxe poids lourds les coûts externes d'utilisation des routes (notamment le coût de la pollution et de la congestion). Troisième source de financement conseillée par le CESE, est un livret d'épargne dédié aux transports, comme le livret A pour le secteur de la construction. Il va falloir hiérarchiser les projets . "On s'est beaucoup focalisé sur les LGV, en partie aux dépens de l'entretien du réseau ferré et des dessertes interrégionales, entraînant parfois des hausses de temps de parcours", constate Sébastien Genest, co-rapporteur de l'avis et président d'honneur de France Nature Environnement (FNE).