Recours  au Conseil d'Etat contre la décision de la Commission Nationale du Débat Public du 5 septembre 2012 estimant qu'il n'y avait pas lieu d'organiser un nouveau débat public sur le projet de ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges.

Des associations d'usagers, d'environnement, des collectivités ou groupement de communes, le long de l'emplacement du projet de tracé de la ligne LGV Limoges Poitiers et des communes sur la ligne historique POLT ont déposé conjointement un recours au Conseil d' Etat contre l'avis de la commission de débat public (CNDP) émis le 5 septembre 2012, autorisant RFF à poursuivre son projet alors que le délai de 5 ans entre débat public (2006) et mise à l'enquête publique est dépassé et ce, sans tenir compte des opportunités nouvelles apparues depuis, comme la mise à niveau de la ligne historique POLT (500millions de travaux), le remplacement annoncé des rames TEOZ, le projet POCL (Paris Orléans Clermont Lyon ) avec un raccordement prévu à Châteauroux mettant Paris à 2h de Limoges, l'aménagement du TER Limoges Poitiers. Autant d'opportunités nouvelles qui rendent totalement inutile le destructeur et coûteux projet LGV Limoges Poitiers.


Cette démarche au plus haut niveau judiciaire est sans précédent, il était important qu'elle soit portée par un collectif inédit regroupant des collectivités, des Communautés de Communes, sur le parcours Limoges Poitiers ou sur la ligne POLT, des associations d'environnement, d'usagers et des personnalités.

Les avocats auprès du conseil d'Etat mandatés par la CRI et la Mairie de Peyrilhac ont déterminé que la décision de la CNDP était attaquable au Conseil d'Etat , car la commission de débat public (CNDP) avait commis, le 5 septembre, une erreur manifeste de jugement en appréciant qu'il n'y avait rien de nouveau depuis 2006 .

En déposant ce recours conjoint, les requérants envoient un signal fort, montrant leur volonté de faire abandonner le projet LGV-LP et le choix de consacrer les moyens maximum pour les transports du quotidien, ce qui passe par l'amélioration  de la ligne et du matériel du POLT, et de la ligne TER LP.

 

une page sur le Populaire et Info magazine

Pour vendre sa LGV Limoges-Poitiers, Jean Pierre Limousin, Président de la CCI, en bateleur de foire, lui qui en 1968 a été finaliste de la coupe d'éloquence, a bien compris que, pour que la LGV LP puisse voir le jour malgré les dégâts que cela causerait, il lui fallait revenir à la situation de 2006. Le Gouvernement de droite venait d'abandonner le projet de modernisation de la ligne POLT, la fin des trains grandes lignes était programmée : cette ligne devait être divisée en 3 où ne devait circuler que des TER (au dessus de Châteauroux, rabattement sur Orléans, entre Cahors et Châteauroux rabattement sur Limoges et en dessous de Cahors rabattement sur Toulouse). La ligne POLT ayant disparue comme ligne nationale, la LGV Limoges-Poitiers se justifiait .

Dommage pour JP Limousin, les cheminots, des associations d'usagers se sont mobilisés ; l'association ''Urgence POLT'', forte de ses treize parlementaires, quatorze maires, deux Présidents de Région, cinq Présidents de Conseils Généraux, de plus de dix associations et des représentants de syndicats, a été entendue, la ligne historique Paris-Orléans-Limoges-Toulouse est de nouveau considérée comme l’une des trois radiales ferrées ( atlantique, Rhône-Alpes, Centre) dont la France a besoin, et constitue donc un outil majeur d’aménagement du territoire non seulement local mais aussi français et européen.

Deux faits majeurs nouveaux viennent compléter l’idée d’un effort particulier et important sur cette ligne historique, qui s'ajoute à la saturation des radiales sud-est et sud-ouest pour les voyageurs et le fret:

- Le premier est le choix du gouvernement d’accorder la priorité à la régénération des lignes classiques.

- Le second est le projet de réalisation d’une ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Bourges-Clermont-Lyon permettant, par un raccordement efficace, d’améliorer la desserte (en temps et en qualité) à partir de Vierzon-Bourges, vers Châteauroux, Limoges, Brive, Cahors, Toulouse, ainsi que pour toutes les autres gares et les radiales.

De même la liaison de ces villes vers Lyon en serait considérablement améliorée en évitant de passer par Paris..

Pour l’ensemble de ces raisons, la modernisation du matériel avec la mise en place de rames compatibles TGV (pouvant se relier au TGV européen), l’amélioration des infrastructures au-delà de ce qui est prévu à ce jour est aujourd'hui à l'ordre du jour.

Cette évidence remet totalement en cause la LGV Limoges-Poitiers, voilà ce que combat le Président de la CCI.

Pour changer les rames existantes à bout de souffle, il n'existe pas de matériel neuf actuellement disponible (un délai de 5 ans environ est nécessaire après commande ) une rame neuve coûte environ 15 millions d'€, un TGV relooké 1 million, disponible sous 18 mois.

N'est ce pas une première réponse?

Sur la ligne POLT il faudra certainement deux types de matériels que devrait commandé par  l'Etat:

  • des TGV pour les liaisons grandes villes ; ils sont prévus pour faire des directs sur grandes distances, pourraient se relier au TGV Européen ou à la ligne POCL vers Paris ou Lyon, mettant Limoges à 2h des deux villes.

  • des TERGV (il s'agit là d'un exemple de rames, le nom TERGV ne correspond pas à la bonne définition, mais permet de comprendre le problème)    pour les arrêts fréquents ''cabotage'' (matériel moderne, plus léger, qui existe en midi Pyrénées genre ''Régiolis d'Alstom'') qui permettent des arrêts aux gares deservis actuellement , des démarrages rapides et roulent à 200/220 km/h ; l'inconvénient est qu'ils ne peuvent pas rouler sur les lignes LGV...

    Alors ne rejetons pas la proposition du Président de la SNCF, G Pépy : il y a là une réelle ouverture pour la modernisation de la ligne POLT!

le POLT disparait de la carte d'ALTRO

L'association ALTRO, qui milite pour une option transversale du ferroviaire en France dont la LGV Limoges-Poitiers serait un tronçon, dévoile ses objectifs ce mardi 6 novembre.

Se cachant derrière une vision à long terme, l'association se prononce pour créer une nouvelle ligne ferroviaire Est-Ouest (transline) qui permettrait de relier les pays européens entre eux partant de Lyon vers la façade atlantique avec une branche vers Poitiers et Nantes, une vers Bordeaux et l'Espagne.

Ce projet pourrait présenter un intérêt, voire un accord de principe comme projet à long terme dans un moment où, faute de moyens, le gouvernement vient de nommer une commission pour élaguer dans les différents projets LGV promis par le gouvernement précédent.

Ressortir ce projet pharaonique aujourd'hui pourrait apparaître comme des propos de doux rêveurs s'ils ne cachaient deux objectifs majeurs comme le montre l'article de l'ECHO dans son édition de Creuse

  1. il faut démolir la ligne historique POLT dont la pertinence est de plus en plus à l'ordre du jour, mais cette ligne POLT disparaît complètement des infrastructures ferroviaires de la carte que propose ALTRO  car elle fait de l'ombre à la LGV Limoges Poitiers.

  2. Il faut justifier la projet LGV Limoges Poitiers qui lui a perdu toute sa pertinence pour le Limousin, mais qui serait suivant ALTRO le 1er maillon d'un projet plus vaste, ''transline''.

    Présenter ce projet en Creuse est une vraie provocation dans ce département qui n'aurait plus de liaison grande ligne si le projet LGV Limoges Poitiers voyait le jour !