La chance du Polt, c'est maintenant !

Il faut en 2015,  prendre les bonnes voies 

La ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (Polt) pourrait subitement sortir du tunnel où des atermoiements politiciens la maintiennent depuis des années. Le déraillement possible de deux projets le lui laisse espérer.

Le premier déraillement est celui du barreau à grande vitesse Poitiers-Limoges. Lancée par Chirac, soutenue par Hollande, la ligne n'attend plus que le feu vert du Conseil d'État pour déclencher son acte de naissance, en l'occurrence un décret d'utilité publique à paraître le 12 janvier. Mais voilà qu'il se murmure que la juridiction administrative suprême a déjà tranché : ce sera non ! Selon Mobilettre (*), le Conseil d'État refuserait le projet car trop coûteux et inopérant dans l'aménagement du territoire. Le président corrézien ira-t-il contre l'avis du Conseil d'État ? 

Le deuxième déraillement possible est celui de la LGV Pocl (Paris-Orléans-Clermont-Lyon). Un grand débat public avait plébiscité un tracé ouest, et voilà que RFF, désormais soutenu par l'Auvergne (qui a changé de « camp ») et la Bourgogne, semble vouloir pousser un autre tracé : est-médian.Dans ces conditions, on imagine très mal François Bonneau, président de la Région Centre, militant du tracé ouest, accepter subitement de financer ce tracé médian qu'il avait combattu. Or, sans la contribution financière de la Région Centre… A l'heure où les collectivités votent leurs budgets, l'aspect financier de ces dossiers fait réfléchir.

Jean-Michel Bodin, vice-président de la Région, chargé des transports, a justement la mémoire des chiffres : « Avec les 100M€ qu'ont coûté les études pour la LGV Poitiers-Limoges, on aurait pu financer la suppression de tous les passages à niveau de Vierzon à Limoges. » L'élu, qu'il est inutile de convaincre de l'intérêt du Polt et de son rôle probant dans l'aménagement du territoire, a un autre chiffre en tête : « Avec moins d'un milliard, on modernise totalement le Polt. » Il y a deux ans, le coût du projet Pocl avait été estimé 13 milliards d'euros, une enveloppe qui paraît aujourd'hui quelque peu disproportionnée avec les capacités financières de l'État et des collectivités.