lundi 3 avril 2017

Il y a 20 ans le comité de défense de la gare de Saint-Sébastien et des autres services publics (Codegass) naissait, il y a 15 ans débutaient les manifestations pour défendre la gare. En ce 1er avril, plus d'une centaine de personnes étaient de nouveau réunies devant la gare puis sur les rails pour défendre ce service public toujours menacé.

L'an dernier, la SNCF a tenté de fermer plusieurs guichets dans l'ex-région Limousin. Elle n'a pas réussi. Mais le guichet de Saint-Sébastien n'est plus ouvert que le jeudi après-midi. Le Codegass, par l'intermédiaire de son président Bertrand Giraud demande une évolution rapide avec une ouverture tous les jours de 13h15 à 18h45 en élargissant les missions de l'agent. Pour lui, la solution ne passe aucunement par la maison de services au public dans laquelle seule la SNCF est présente à Saint-Sébastien. Pour Vanik Berberian, président de l'association des maires ruraux de France et maire de Gargilesse (36), «la SNCF est en marge des maisons de services au public qui doivent permettre aux opérateurs de se regrouper, c'est un moyen confortable de se retirer avec un alibi. Il faut dénoncer ce type d'attitude», prévient-il. «Le vrai service public, il est en gare !», martèle Bertrand Giraud.

Autre revendication et pas des moindres : la nouvelle grille horaires du POLT après la mise en place de la LGV Tours-Bordeaux pour laquelle une manifestation a déjà eu lieu à La Souterraine le 10 mars dernier. «Cette réorganisation va se traduire par des dégra-dations inacceptables pour les usagers de toutes les gares», note-t-il citant en exemple la suppression de l'Intercités qui part de Paris à 15h52 où les usagers de toutes les gares perdent une desserte ; l'impossibilité d'être à Paris avant 9h19 y compris pour les usagers de La Souterraine et Issoudun ; l'augmentation du temps de correspondance pour la quasi totalité des dessertes, les Intercités étant décalés mais pas les TER... «Les usagers de Bordeaux mettront 2h04 pour aller à Paris, ceux de la Creuse pour certains vont mettre plus de 4h. Une fois de plus les usagers des champs sont sacrifiés au profit des usagers des villes», souligne Bertrand Giraud qui exige l'ouverture d'une «véritable concertation».

«Il faut être clair, dénonce Philippe Richert, (CGT cheminots retraités), on n'aura plus rien en Creuse. Cette grille c'est la catastrophe. Merci au député et sénateurs de la Creuse de leur absence. Il faut que l'on se batte !» Vanik Berberian invite ses collègues de l'Indre et les élus creusois à voir leur préfet respectif sur cette grille. «Si nous sommes plus nombreux, nous serons peut-être plus entendus. C'est un appel à résister qui s'impose à tous».

«On doit tous se rassembler de Limoges à Châteauroux, ajoute Aimé Lamardelle, président de l'Association pour la défense des services publics et des usagers de Saint-Sulpice-Laurière qui a fait un focus sur le fret. Nous sommes les oubliés. Elus, syndicats, associations, nous devons faire bloc, il y va de l'intérêt général».

C'est alors que Jean-Marc Feuillade, ancien habitant de l'Indre, aujourd hui élu d'Antony en région parisienne apporte son soutien à cette bataille expliquant «les services publics sont aussi menacés dans les villes, il faut nous défendre ici et ailleurs».

La bataille du rail est loin d'être terminée.

par Vanessa Juliet