Environ 350 personnes, du Limousin, de Midi-Pyrénées et la région Centre ont participé, samedi, aux Assises citoyennes du transport ferrioviaire en Limousin.

"Nous sommes le peuple de POLT"

Trois heures de discussions et au final une motion votée avec un espoir partagé de voir les choses évoluer.
Dans une salle Blanqui comble, où aucun contradicteur n’avait accepté de participer* ce sont déroulées les  Assises citoyennes du ferroviare organisées à l’intiative d'associations , de syndicats et d'élus , comme le secrétaire national de la CGT Cheminots Gilbert Garrel qui avait fait le déplacement.

 JC Sandrier ( ancien député du CHER) président de l’asssociation «Urgence POLT» est intervenu en début des assises expliquant  comment les choses évoluent et quelles premières perspectives se dessinent. lire son interview dans l'Echo de de samedi 25 janvier en cliquant sur l'image

Ces Assises avaient cependant le mérite de permettre à tous les citoyens qui le souhaitaient, qu’ils soient engagés ou non dans un parti, un syndicat ou une association, de livrer leur expérience,

d’exposer leurs attentes, leurs besoins, de lancer, parfois, un cri du cœur. Bref, de s’exprimer. Ce dont ils n’ont pas si souvent l’opportunité. Rien d’étonnant donc si, passés les discours liminaires, les demandes de paroles se sont multipliées au point de faire «durer le plaisir» bien plus longtemps qu’initialement prévu.
Avis général : un sentiment d’abandon des habitants de cette partie pourtant centrale du pays : «On parle pas mal des Bretons ces temps-ci mais le Limousin est l’une les régions des plus enclavées et l’une des plus mal traitées qui risque de perdre encore en attractivité dans les années à venir», lance un premier intervenant. Sans surprise, le projet de LGV Poitiers-Limoges est pointé du doigt, une LGV qui, de l’avis unanime «pompe» les budgets consacrés au développement du rail, «C’est le progrès pour quelques-uns et la régression pour d’autres» ; «La région Limousin finance un projet qui ne relève pas de sa responsabilité et laisse crever des territoires», s’agace Roger de la CGT, très applaudi. «C’est un projet farfelu qui oublie une partie du territoire et risque de créer un no man’s land », renchérit Bertrand, défenseur de la gare de Saint-Sébastien, qui en profite pour défendre les petites lignes autour du POLT, dont beaucoup sont aujourd’hui menacées de disparition : «Une artère ne sert à rien s’il n’y a pas des vaisseaux pour irriguer...».
 
Unanimité pour un «vrai service public»
Les raisons d’une telle situation ? Des choix politiques et économiques, essentiellement. «Si on n’avait pas supprimé 100.000 postes de cheminots en 30 ans, on n’en serait peut-être pas là», clame un syndicaliste.
«Il y a aussi le covoiturage, suggère un autre intervenant, il est en train de tuer le train et la SNCF vient de faire quoi ? De racheter un site de covoiturage...»
Plusieurs intervenants, venus de Toulouse, Montauban ou Montluçon, élargissent le débat en posant la question d’un maillage plus global, interrégional, dans l’intérêt des citoyens. «Il faut une volonté affirmée d’un service public véritablement au service des populations !», martèle un militant communiste corrézien. Gilbert Garrel, de la CGT enfonce le clou : «Citez-moi un seul service public libéralisé qui a amélioré la vie des usagers et baissé les prix». Silence...
Tout le monde est d’accord sur un point : il faut se battre pour le développement de toutes les lignes classiques : «Indignons-nous, rassemblons-nous, nous sommes le peuple de POLT», résume Mounir qui a trouvé le slogan du jour. Ce qui incite à l’optimisme ? Les avancées du dossier et les promesses de la SNCF, de RFF et du ministère, grâce au travail des associations autour de «Urgence POLT». Mais aussi, par exemple, «l’action exemplaire» menée par l’association “Tous ensemble pour les gares”, évoquée par l’adjoint au maire de Vierzon qui y voit «un espoir pour des lendemains ferroviaires meilleurs».
Au-delà du transport voyageurs, plusieurs intervenants insisteront aussi sur la nécessité de ne pas oublier le fret, autre défi d’avenir, économique et écologique: «dans notre région, il n’y en a quasiment plus, déplore Lilian de la CGT. Or, rien qu’International Paper doit convoyer chaque jour 4.500 tonnes de bois !».Toujours une question de choix...
 
Stéphane Marmain
 
* Les différentes collectivités locales des trois régions mais aussi la SNCF et RFF avaient été invités à participer mais ils ont décliné
 
 
 

Ils ont dit
Michel Ponchut (conseiller général ADS) : «Le développement des transports ferroviaires rest une nécessité reconnue par tous mais le sous-investissement chronique ne permet plus de répondre aux besoins des usagers et personels»
 
Jean-Claude Sandrier (Urgence POLT) : «Le POLT est la colonne vertébrale autour de laquelle soit s’articuler un réseau moderne au service des citoyens»