BLOND le 17 février  2012:  compte rendu


 Comment combattre la LGV Limoges Poitiers en préparant l'enquête publique?


en présence de: - Claude Peyronnet (conseiller général de Bellac),- Jean-Claude Virondeau (maire de Vaulry) et 70 personnes, avec notamment les agriculteurs impactés .

D'emblée  Stéphane Lafaye rappelait que l'objet principal de la CRI qu'il préside est l'opposition au projet LGV Limoges Poitiers mais aussi la défense des intérêts des personnes touchées directement ou indirectement par ce projet. Indépendante de tout parti politique et appui territorial, ce qui lui donne une grande liberté d’action, la CRI rassemble néanmoins des élus, des individuels et des associations autour de ses multiples actions et interventions, elle développe un système d’accompagnement pour toute personne estimant subir un préjudice lié à la réalisation de la LGV Poitiers-Limoges, en vue de les aider à répondre à l’enquête d’utilité publique. Elle participe à toutes les réunions concernant la LGV, le TER en Haute-Vienne et Vienne et soutient l'action de défense de la ligne POLT menée par l'association interrégionale Urgence-Polt. Elle est en contact permanent avec de nombreuses autres associations luttant contre ce projet (Collectif, associations de la Vienne et autres départements limitrophes). Elle mène des actions ponctuelles d’alerte de l’opinion de la population et s’attache à être présente sur le terrain, afin de «coller» aux besoins de la population.


1-Point sur le dossier LGV Poitiers-Limoges :
L'opposition soutenue des associations et élus de la région, mais aussi hors Limousin a contribué à différer la mise à l’enquête publique de  plus de 2 ans de ce projet.  Aujourd'hui, malgré les assertions indûment lancées sur les ondes ou la presse, le financement du barreau Limoges-Poitiers est loin d’être bouclé, pour le moment, seul le financement des études est assuré (~ 30 M€).
De plus, à partir du 1er juin 2012, les textes régissant les enquêtes d’utilité publique deviennent nettement plus contraignantes pour les maîtres d’œuvre de tels projets, avec notamment un approfondissement des études d'impact (hydrographie, étude socio-économique...) et l'obligation d'y inclure les projets d'infrastructure concomitants, ce qui n'est pas le cas dans les études actuelles de RFF.
A ce jour, RFF refuse toujours d'étudier serieusement les alternatives à ce projet :
- la solution dite du «Y» inversé qui revient sous la forme d'un nouveau projet POCL (Paris-Orléans-Clermont-Lyon) qui permettrait à Limoges de se raccorder à cette ligne à partir de Châteauroux ou Vierzon ;
- la réhabilitation de la ligne historique POLLT, une des plus performantes de France dans les années 60-70 puisque Limoges n’était qu’à 2 h 40 de Paris.


2-Quel comportement face à l'enquête publique du projet LGV ?


L’enquête d’utilité publique devrait débuter au 2ème semestre 2012, (si le prochain ministre des transports promulgue l'arrêté de mise à l'enquête publique !)

Le dossier d'enquête publique aura comme base l'ensemble des études réalisées par RFF avec les ateliers thématiques de concertation.

Au fur et à mesure de ces ateliers et des réunions de présentation organisées par RFF, les associations participantes ont constaté des décisions prises par RFF contre l'avis des élus locaux et sans en référer au "comité des décideurs", ainsi que des insuffisances flagrantes dans les études : nuisances pour les riverains, zones humides, hydrographie, drainage des terrains agricoles, rétablissement partiel de la voirie locale, des chemins de liaison entre terrains ou des sentiers de randonnée..
RFF ne peut décider seul des contraintes induites par la réalisation de cette LGV Limoges Poitiers, si ce n'est pour déterminer les moyens d'en réduire le coût et de produire des études permettant de faire croire à sa rentabilité financière qui, selon, nous, est loin d'être probante.
RFF minimise les problèmes qui lui ont été soumis, néglige de faire apparaître et de chiffrer les demandes des élus ou des riverains impactés qui se sentent désarmés par son mutisme. RFF mise sur ce désarroi pour faire accepter son projet en l'état, au nom de la sacro-sainte notion d'utilité publique.
A cette phase d'un projet de ce type, toutes les compensations possibles doivent être étudiées, que ce soit pour une commune, un propriétaire, un exploitant, une habitation, une ferme, des espaces boisés, des zones humides ou des lieux de vie animale. Ce sont les arbitrages officiels qui, au final, trancheront sur les compensations retenues ou dédommagées.


La CRI, face à cette situation, propose de recenser, avec l'aide de chacun, tous les problèmes qui sont posés par ce projet. A cet effet, un document type élaboré par la CRI, comportant un panel nombreux mais non exhaustif de rubriques et de situations, a été distribué aux personnes présentes. Celles qui souhaitent l'utiliser auront à remplir les zones qui correspondent à leur situation et à remettre ce document rempli à la CRI qui en fera la synthèse pour RFF, rendra publiques toutes les lacunes du dossier et demandera leur prise en compte et leur chiffrage.
Pour parfaire cette aide de proximité, des délégués de la CRI sont (ou seront désignés) dans chaque commune. Pierre Grasset et Jean-Christophe Reix, délégués désignés pour Blond, seront disponibles pour aider les personnes ayant une ou des questions à soumettre à RFF.
La CRI a prévu de reproduire le même scénario (réunion d’information, désignation de délégués) dans chaque commune sur le parcours du projet, les personnes impactées semblant très demandeuses de ce genre d’aide.
A l’issue de cette réunion, les propriétaires du centre équestre de Rulières (commune de Blond) sont venus soumettre leur cas aux organisateurs de la réunion : ils ont «monté» dans ce village un centre équestre qui se trouve si fortement impacté par la LGV que RFF leur avait proposé dans un premier temps, de leur racheter leur domaine ! Mais RFF a finalement privilégié le décalage de la ligne de quelques encablures, faisant en sorte que plus aucun bâtiment ne soit touché par le nouveau tracé et ainsi, d'éviter cette dépense ! Par contre, les désagréments demeurent : comment faire fonctionner un centre équestre à quelques dizaines de mètres d’une ligne à grande vitesse, proximité et nuisances amplifiées par la présence d’une station d’alimentation électrique jouxtant leurs bâtiments.
Ce cas est une parfaite illustration de la nécessité absolue de réagir face à RFF ! Ainsi que l'a souligné Y. Tricart, RFF est chargé de mener le débat public et l'enquête publique en étant à l'écoute de la population et en s'efforçant de répondre au mieux à ses attentes. RFF est un prestataire chargé d'appliquer les choix des décideurs et financeurs, dans les règles fixées par les textes réglementaires.


Compte rendu rédigé par JL Teytaud, Claudine Dély, Y Tricart