COMPTE-RENDU Jean-Louis Teytaud (représentant CRI) 

RFF veut faire accepter  le projet LGV Limoges Poitiers par les impactés en les décourageants. Aux impactés on explique que les problèmes qui existent à chaque grand projet ne sont rien dans ce projet qui sert l'intéret général... ( CQFD ) 

Cette réunion mise en place par l’ADE (Association Des agriculteurs  Expropriés) pour les agriculteurs concernés par  les localisations des zones de dépôt de matériaux de déblais en excédent sur les terres agricoles. Ces réunions (celle de Bellac et celle de St-Jouvent) ont été animées par -Jérôme Thomas (RFF), le rôle du représentant de l’ADE se limitant à apporter quelques précisions.

Présents à cette réunion : Une trentaine d’agriculteurs concernés

Généralités :

En préambule, J. Thomas précise que les dépôts de matériaux excédentaires vont représenter une surface de 330 Ha dont 60 à 80 Ha seront définitivement perdus pour l’agriculture.

Selon notre interlocuteur RFF, ce volume très important de matériaux en excédent est une conséquence de la très mauvaise qualité des sous-sol de notre région ; en effet, les sondages jusqu’alors réalisés, ont fait ressortir que les roches granitiques de notre sous-sol sont majoritairement composées de vieux granit, de granit décomposé ou friable, couramment nommé « tuf » dans notre région. La mauvaise qualité de ces roches fait qu’il ne sera pas possible de les utiliser comme base de fondation pour les remblais à réaliser. Une autre conséquence de ce constat est que RFF sera amené soit à rouvrir d’anciennes carrières soit à en créer de nouvelles……. D’autre part, si des argiles sont mises à jour durant ces travaux, elles seront cédées au centre Alvéol de Bellacafin de recouvrir des cellules de recyclage des déchets.

Afin de limiter la surface des terres agricoles destinées à recevoir des matériaux, RFF est à la recherche de carrières ou trous de toutes sortes à combler. Toutefois, RFF attire l’attention sur le fait que le rebouchage des carrières n’est pas systématique dans la mesure où ces lieux sont devenus des biotopes très riches sur le plan environnemental et que par conséquent, les autorisations de rebouchage sont parfois difficiles à obtenir.

Là aussi, le calcul des indemnités de perte d’exploitation durant les travaux a fait l’objet de sérieux débats mais nos interlocuteurs ont répondu que tout était prévu dans les budgets….

Le doublement de la RN 520 va consommer 500 000 m3 de matériaux afin de réaliser des murs antibruit le long de cet axe.

Lors de cette réunion, RFF a présenté des cartes sur lesquelles n’ont été symbolisées que les zones de stockage de type « aménagement paysager »,c’est-à-dire zone non rendues à l’agriculture, les zones de stockage qui seront ensuite rendues à l’agriculture ne sont pas représentées sur les cartes pour le moment, le choix de ces zones pouvant se faire au coup par coup lors des travaux.

RFF indique que les choix des terres destinées à recevoir des dépôts de matériaux en excédent se fera dans un premier à l’amiable avec les exploitants et propriétaires agricoles mais qu’en cas de non accord, il appartiendra au Tribunal administratif de trancher, solution que déconseille RFF car, « dans ce cas les conditions sont nettement moins avantageuses…. ».

Les bassins de rétention des eaux de ruissellement ne sont pas portés sur les cartes qui nous ont été présentées et pourtant, certains d’entre eux auront des dimensions importantes.

Par ailleurs, RFF précise que le tracé de la LGV a été déterminé avec une pente de 25 pour 1000 mais que cela peut être amené à varier le cas échéant.

RFF et l’ADE nous informe que l’aménagement foncier va faire l’objet d’études qui seront confiées à trois organismes 
- la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne pour le secteur du Palais à Peyrilhac.
- des cabinets de géomètres pour les deux autres secteurs :
- de Peyrilhac à Mézières.
- De Mézières à la Vienne

Remarque importante :

Les agriculteurs présents à cette réunion ont bruyamment manifesté leur désapprobation sur le fait que plusieurs d’entre eux n’ont été informés de cette réunion que par le bouche à oreilles, plusieurs n’ont pas reçu de convocation ou alors, l’exploitant a été convoqué mais pas le propriétaire ! De plus, certains propriétaires ou exploitants font remarquer à RFF qu’ils n’ont jamais été consultés lors de la définition du tracé alors que la ligne passe sur leurs terres ! A cela RFF et l’ADE ont répondu « qu’il n’était pas toujours facile d’identifier les propriétaires et ou les exploitants…. »
François Mariaux (CRI) demande que tous les propriétaires et exploitants soient convoqués et informés mais toujours la même réponse de nos interlocuteurs « problème d’identification…. »

Zones de stockage évoquées lors de cette réunion :

La réunion de St-Jouvent couvrait les communes de Chamborêt au Palais sur Vienne.

-La carrière de Chaptelat pourrait être utilisée aux fins de stockage de matériaux en excédent, cette carrière ne servant maintenant que de lieu de transformation de produits venant d’ailleurs.

-la mise en 2x2 voies de la RN 520 (ex D2000) pourrait utiliser 500 000 m3 de matériaux en excédent de la LGV.

-là-aussi, la mauvaise qualité des sous-sols révélée par les sondages va entraîner une augmentation de la largeur des déblais (pentes plus douces) de façon à éviter les éboulements sur la LGV.

-une zone de stockage est prévue aux Coutures (carrefour des routes de Boissournet-Chauvour-Les Monts (communes de Chamborêt-Peyrilhac), cette zone sera rendue à l’agriculture.

-une zone de stockage est prévue au village de Chauvour, la réalisation de nouvelles routes pour les villages de Boissournet et Chauvour permettra la réalisation de merlons paysagers contre ces nouvelles infrastructures.

Secteur du Déjai (commune de Peyrlhac) : ce village est fortement impacté par le tracé (plusieurs maisons de détruites. RFF a porté à 30 m la largeur pont enjambant la LGV dans la traversée de ce village. Des merlons paysagers de 6 m de hauteur seront adossés à cet ouvrage. Remarque : la question a été posée à Jérôme Thomas quant à la transformation de ce pont en tranchée couverte, ce à quoi il a répondu « qu’il n’était pas question de faire une tranchée couverte dans la traversée du Déjai ! » RFF aurait-il un double langage…..? A Peyrilhac il présente aux élus la traversée en tranchée couverte pour répondre à la demande du maire de Peyrilhac

-zones de dépôt dans le secteur du Pic et du Picou (commune de peyrilhac, près du Déjai) :ces zones seront certainement boisées.

-secteur de Fourcelas (commune de Peyrilhac) : il y aura un stockage de matériaux sur les terres du Bois Brûlé, l’utilisation finale de ces parcelles sera déterminée lors de la phase de l’aménagement foncier.

-la zone de la Boisserie a été abandonnée quant au stockage des matériaux, cette zone étant classée humide mais il y aura toutefois un merlon de 7 m de hauteur pour protéger les habitations de la Boisserie.

-zone de la Pivauderie (commune de Nieul) : ll y aura dans ce secteur une base maintenance qui verra son raccordement avec la ligne TER actuelle durant la phase travaux.

-zone de la Bachellerie (commune de Nieul) : il y aura dans ce secteur une zone de stockage de type agriculture + paysager.

-zone de La Rue (commune de St-Jouvent) : dans ce secteur, un pont à vocation agricole de 120 m de long est prévu pour franchir la LGV. Les agriculteurs font remarquer à nos interlocuteurs que jamais les vaches ne franchiront un tel ouvrage et que cela peut s’avérer très dangereux pour les conducteurs de troupeaux. Cela laisse nos interlocuteurs de marbre….

-secteur de Chaptelat : la route de Bonnac-Chaptelat est rétablie en lieu et place de l’actuelle.

-route de Blémont ne sera pas rétablie en direct, elle devra aller rejoindre une de passage plus éloignée.

- de même pour la route du Gros Fayaud.

-secteur des Combes : RFF va acquérir cette zone (20 Ha)pour réaliser un aménagement paysager. Les personnes du secteur font remarquer que des parcelles vont devenir inaccessibles ….. De toute façon tranchent nos interlocuteurs, c’est la commission de l’aménagement foncier qui règlera ce genre de problème….

François Mariaux demande si quelque chose est prévue quant à l’utilisation des carrières de St-Jouvent « non, rien n’est répond J. Thomas ». La encore dans les documents de RFF les matèriaux pour les remblais entre Grossereix et Le Palais sont annoncés comme provenant des carrières de St Jouvent... qui croire ?

-secteur de Grossereix : sur les zones de Plaisance et de la Tuilerie, il y aura stockage de matériaux, une grande partie de cette surface appartenant à la ville de Limoges. Ce point a provoqué des remarques assez acerbes de la part du couple d’agriculteurs qui exploitent ces terres actuellement (40 Ha), étant donné qu’ils n’ont jamais été informés ni consultés….. Ces personnes se demandent ce qu’ils vont devenir si cette surface leur est retirée de leur exploitation. « Voyez avec la ville de Limoges » leur répond-on !

-la zone industrielle de Limoges ZI 5 va être coupée en deux par le tracé. Le devenir de cette zone est assez incertain en termes de zone industrielle…..

-la zone accolée au Familly Village pourrait devenir une zone d’aménagement environnemental.

-il y aura une zone de dépôt dans le secteur de la Mazelle au milieu d'une zone humide.

-la zone de stockage du Chatenet est contestée par l’agriculteur concerné.

Jérôme Thomas précise que les zones de stockage figureront dans le dossier de l’Enquête Publique mais il reconnaît « qu’il est mieux de faire remonter les remarques maintenant »