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Le Conseil d'Etat a décidé d'annuler le décret de déclaration d'utilité publique de la LGV Poitiers – Limoges le 15 avril 2016. Deux raisons ont motivé cette décision : des insuffisances sur l'évaluation économique et sociale du projet et plus d'inconvénients que d'avantages.. Par Hélène Abalo Publié le 15/04/2016 | 14:50, mis à jour le 15/04/2016 | 15:09

© F3 Limousin

© F3 Limousin

Ce n'est peut-être pas la fin mais c'est un coup d'arrêt certain à la Ligne à Grande Vitesse entre Limoges et Poitiers. Le Conseil d'Etat a décidé, le 15 avril 2016, d'annuler la déclaration d'utilité publique de LGV. Il avait été saisi par plusieurs associations et collectivités territoriales.
Il estime que " l’évaluation économique et sociale, qui doit obligatoirement être réalisée pour ce type de projets, présentait des insuffisances qui avaient été de nature à vicier la procédure d’adoption du décret" et que "les inconvénients du projet l’emportaient sur ses avantagesde sorte que le projet n’était pas d’utilité publique." 

Lire la suite : FR3: Le Conseil d'Etat annule la déclaration d'utilité publique de la LGV Limoges-Poitiers

Nicolas Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.">bourmeyster, pour le Collectif Poitevin et la CRI  présent au Conseil D'Etat ce vendredi 15 Avril à 14 h, vient de nous avertir que le CE vient d'annulé la DUP ( déclaration d'utilité publique) de la LGV Limoges Poitiers .
Détails suivent

 

Suite à plusieurs demandes de média nationaux, ci-joint le message de la CRI, Coordination des Riverains et Impactés de  la LGV Poitiers-Limoges, envoyé au Président de la République.

 

 

Monsieur le Président de la République,

 

Vous connaissez le projet de LGV Poitiers-Limoges.

 

Depuis que le Rapporteur public du Conseil d’Etat a demandé l’annulation de la DUP (Déclaration d’Utilité Publique) de cette LGV Poitiers-Limoges, vous semblez subir les assauts de certains élus. Ils vous demandent de faire en sorte que cette LGV soit construite ; or ils ne peuvent pas ignorer l’existence du procès administratif qui aboutira à une décision du Conseil d'Etat le 15 avril 2016 prochain  Leur demande d’intervention du Président, dix jours avant que le Conseil d’Etat rende son arrêt, est clairement une tentative de pression sur des juges indépendants, en violation du principe de séparation des pouvoirs. Cette demande de violation de l’Etat de Droit révèle le climat limougeaud semi-dictatorial, au PS comme chez Les Républicains.

Les tyrans n’ont jamais respecté le principe de séparation des pouvoirs. L'article 16 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen précise qu'une société dans laquelle la séparation des pouvoirs n'est pas déterminée n'a pas de constitution. La séparation des pouvoirs est tout simplement le principe qui évite le despotisme. Montesquieu écrivait : "Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps de principaux, … exerçait les trois pouvoirs". Les « principaux » élus hauts-viennois seraient-ils despotiques ? Ignorent-ils l'article 16 de la Déclaration des droits de l'Homme ? Ignorent-ils la décision du Conseil Constitutionnel qui a affirmé, depuis 1980, l’indépendance des juridictions administratives en vertu d’un « principe fondamental reconnu par les lois de la République » ? Ce principe est équivalent à celui posé par l’article 64 de la Constitution, qui grave dans le marbre l’indépendance du juge.

 La CRI attend de vous, Monsieur le Président de la République, que vous vouliez bien rappeler à l’ordre les élus qui vous demandent insolemment de violer les principes de l’Etat de Droit. Ces élus hors la loi osent afficher leur « colère et leur incompréhension » à la télévision régionale contre ceux qui ont approfondi le dossier de la LGV et en ont fait apparaître les mensonges et incohérences. Les chiffres annoncés par les opposants sont validés par le Rapporteur public du Conseil d’Etat. Par exemple le coût total de la LGV était très sous-évalué : six cents millions d’euros « oubliés » ! Les promoteurs de la LGV évaluaient le coût de cette voie unique à 1,6 milliard. Les opposants, après calcul approfondi, arrivaient à 2,2 milliards d’euros. Le rapporteur public est arrivé à ce même résultat de 2,2 milliards. La Coordination CRI vous demande de rappeler et de garantir que les Hauts Magistrats du Conseil d’Etat travaillent en toute indépendance.

Nous vous prions, Monsieur le Président, de bien vouloir agréer l'expression de nos sentiments les plus respectueux

 

Pour la CRI, Marcel Bayle.

 

En pièce jointe le compte rendu de la Conférence de presse des partisans de la LGV qui en appellent à l'arbitrage du Président de la République : Le Populaire du 5 avril 2016 (lire le texte en cliquant sur l'image)